
Découvrir la faune sauvage hivernale
À Pra Loup, l’hiver transforme la montagne en un vaste terrain d’aventure. Les sorties en ski de randonnée, split-board ou raquettes offrent des instants hors du temps : silence cotonneux, vallons immaculés, rencontres avec la nature… Mais pour certains habitants de ces hauteurs, cette saison est tout sauf une partie de plaisir. Elle est même une question de survie.

Ubaye & Mercantour, territoires préservés
Même si on ne les voit pas toujours, les animaux sont nombreux à vivre dans les forêts, les alpages et les pentes sauvages de l’Ubaye et du Parc national du Mercantour. Lors de tes sorties hivernales, tu peux avoir la chance de croiser des chamois, bouquetins, ou même de surprendre une hermine qui bondit dans la neige. Plus haut, l’ombre d’un aigle royal ou d’un gypaète barbu peut passer au-dessus de toi, tandis que dans les forêts tranquilles, le lièvre variable, le renard ou le cerf laissent parfois des traces révélatrices dans la neige.
Mais la plupart du temps, ces animaux préfèrent rester à distance. Et c’est normal : ils t’ont repéré bien avant que tu ne les voies. Leur survie dépend de cette discrétion. Observer une trace, entendre un cri lointain, ou simplement sentir leur présence, c’est déjà une belle rencontre. Et c’est encore plus fort quand on sait qu’on ne les a pas dérangés.
Le tétras-lyre, habitant dicret
Le tétras-lyre, c’est un peu le fantôme des forêts d’altitude. Tu ne le verras sans doute pas, mais si tu passes trop près de lui, lui te verra – et fuira. Et c’est bien là le problème.
En hiver, cet oiseau emblématique s’installe dans les zones calmes, souvent entre 1 500 et 2 000 mètres d’altitude. Il s’y abrite sous des branches chargées de neige, là où il peut rester au chaud, protégé du vent et des regards.
Le tétras-lyre est programmé pour ne presque pas bouger pendant l’hiver. Son métabolisme ralentit, et chaque envol brusque lui fait perdre une quantité précieuse d’énergie. S’il est dérangé plusieurs fois dans la journée, il peut littéralement s’épuiser. Et l’hiver est long, très long pour lui.
Autre souci : au printemps, les mâles entament une parade nuptiale spectaculaire, appelée « le chant du coq de bruyère ». Pour qu’elle ait lieu, il faut du calme, sinon les femelles fuient. Moins d’accouplements, c’est moins de jeunes tétras l’année suivante… et une espèce qui décline, discrètement mais sûrement.
Le lagopède alpin, maître du camouflage
Le lagopède alpin, c’est un oiseau qu’on appelle parfois « perdrix des neiges ». Et pour cause : en hiver, il se transforme littéralement. Son plumage devient blanc, ses pattes sont recouvertes de plumes épaisses pour marcher sur la neige, et il se fond parfaitement dans le décor. Presque invisible à l’œil nu.
Il vit dans les zones d’altitude, au-dessus de la forêt, là où le vent sculpte les congères et où les humains se font rares. En cas de grand froid, il peut même creuser une sorte d’igloo dans la neige pour s’y abriter pendant des heures. C’est sa façon à lui de traverser l’hiver : en économisant tout, y compris ses mouvements.
Mais il a un point faible : le dérangement. S’il est surpris, il s’envole d’un coup, en battant bruyamment des ailes, et cela peut lui coûter cher. Il puise dans ses maigres réserves, accumulées à force d’immobilité. Et parfois, il est contraint de quitter un bon abri pour un autre moins favorable, exposé au froid ou aux prédateurs.
En plus, son camouflage fonctionne surtout quand il reste immobile. Quand on s’approche sans le voir, on peut lui marcher presque dessus. Il s’envole alors à la dernière seconde, affolé. Si cela arrive trop souvent, cela peut lui être fatal.
Les zones refuge
Certaines zones sont interdites d’accès pour laisser les animaux tranquilles. Même si tu ne les vois pas, ils sont là.
Ces zones ont été définies avec les équipes du Parc national du Mercantour, qui veille à préserver la faune sauvage exceptionnelle de notre territoire.
Avant de partir, jette un œil à la carte des zones protégées. C’est simple, et ça change tout pour eux.
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